McLaren, un leader dans la tourmente
McLaren, un leader dans la tourmente
Les crises se suivent et ne se ressemblent pas
McLaren-Mercedes, avec Lewis Hamilton et Fernando Alonso, domine le championnat de F1 mais paradoxalement l'écurie traverse une crise grave: accusée d'espionnage par Ferrari, elle doit maintenant gérer des relations internes tendues, notamment entre ses pilotes.
Samedi après les qualifications du Grand Prix de Hongrie, Hamilton ne parvenait pas à comprendre pourquoi il avait perdu un tour rapide en toute fin de séance, un tour qui lui aurait peut-être permis de décrocher la pole, en restant bloqué au stand d'interminables secondes derrière la monoplace d'Alonso pour l'ultime changement de pneus.
"Je ne comprends vraiment pas pourquoi j'ai tant attendu, je le demanderai au débriefing", lance le Britannique en sortant de la voiture. La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a également été surprise par l'incident et a ouvert une enquête samedi en début de soirée.
Juste après la fin des qualifications, le patron de l'écurie, Ron Dennis, s'est précipité vers ses pilotes, en demandant au physiothérapeute d'Alonso de venir l'aider.
"Je voulais qu'il calme Fernando pendant que moi j'allais calmer Lewis", explique Dennis.
"Il est très difficile de gérer deux compétiteurs de ce calibre: les deux veulent absolument gagner et il y a énormément de pression", poursuit-il.
Alors, pour désamorcer la situation, Dennis a choisi de donner une explication scientifique au débat du jour, choisissant de faire pencher la balance de la culpabilité plutôt vers Hamilton que vers Alonso. Peut-être pour ménager un double champion du monde avec qui les relations sont déjà très distantes.
"Tout vient du fait que notre procédure de qualification s'est trouvée chamboulée dès le départ lorsque Lewis est sorti le premier en piste alors que nous avions prévu que ce soit Fernando", tente d'expliquer Dennis, alors que tranquillement installé à côté de lui, Alonso grignote une pomme.
L'avantage de sortir le premier est de brûler plus d'essence et donc d'effectuer son dernier tour rapide en étant plus léger.
Mais McLaren-Mercedes n'a pas su réagir pour revenir au schéma prévu, assure Dennis. Tous ses ingénieurs chevronnés et assistés des ordinateurs les plus puissants n'ont soit disant pas su s'adapter pour que les deux pilotes puissent effectuer le même nombre de tours rapides.
Il semble en fait que sachant qu'Hamilton effectuerait son dernier tour avec une voiture plus légère, Alonso ait lui-même retourné à son avantage une situation que son écurie disait ne plus gérer. Et il a ri lorsque des journalistes lui ont fait remarquer qu'il s'était plaint l'an dernier d'une manoeuvre de Michael Schumacher en qualifications du GP de Monaco dans le virage de la Rascasse qui l'avait empêché lui, à l'époque, de signer la pole.
Mais Dennis nie la volonté de nuire d'Alonso. "Nous avons un GPS qui calcule la position de toutes les voitures sur la piste car nous ne voulons pas faire sortir nos pilotes au milieu du trafic, explique-t-il. Un ingénieur calcule ensuite le moment où le pilote doit sortir et lui fait un compte à rebours. La voiture de Fernando n'a pas bougé parce que le compte à rebours était toujours en cours".
Une procédure effectivement appliquée à chaque qualification mais qui n'a pas fonctionné cette fois.
La "sucette" (bâton abaissé devant le pilote pendant le ravitaillement puis levé au moment où le pilote doit repartir) était levée, Alonso avait ses quatre roues, les couvertures chauffantes étaient enlevées, mais sa voiture n'a pas bougé. Sur les images télévisées, un de ses mécaniciens lui fait même un signe pour lui dire de partir...
"Oui, j'ai été surpris: j'avais déjà engagé la première mais comme il restait là, je suis repassé au point mort", raconte Hamilton.
Les deux pilotes ont rendez-vous dimanche sur le Hungaroring au premier freinage.
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